LES CABANES DES CHAMPS - extrait du bulletin 112

Elles font partie de notre paysage, jalonnant nos routes et nos chemins : ce sont des petites cabanes de pisé, témoins d'une autre époque, et dont on a , depuis bien longtemps oublié la raison d'être, mais elles ont été indispensables à la fin du XIX e siècle, et au début du XX ème.

 

Au XIXè siècle, et jusqu'à la seconde moitité du XXè siècle, les agriculteurs travaillaient des parcelles de taille beaucoup plus modeste que celles que l'on connaît aujourd'hui,morcelées par les héritages successifs, et il était fréquent que ces parcelles soient éloignées du lieu où l'on habitait.

 

Les déplacements étaient moins faciles : on se rendait "à la terre" avec son cheval, et s'il s'agissait d'une parcelle éloignée, on y restait bien souvent la journée entière, il nétait pas question de rentrer déjeuner à la maison. Le cheval, comme son maître avait besoin de se reposer, il était donc attaché dans la cabane dans laquelle avaient été entreposé de quoi le nourrir et l'abreuver et une litière. Le maître, pour sa part, après une matinée de travail, s'installait dans sa cabane pour y déguster le repas que lui avait préparé son épouse avant son départ, repas accompagné du vin que l'on produisait, et dont on emportait toujours une gourde (ou plusieurs...), suivi d'une brève sieste. L'aménagement en était plutôt sommaire, une vieille table hors d'usage, une chaise. On y entreposait quelques outils, on s'y abritait en cas d'orage. Quelques-unes de ces cabanes ont pu comporter un étage, ce fut le cas de l'une d'elles, aujourd'hui effondrée qui a même servi d'habitation à une famille au début des années 50. Une autre, sur la route aujourd'hui dite du Sel,a également abrité une famille jusqu'au milieu des années 60. Ces cabanes étaient construites avec soin, la plupart du temps en pisé, comme les maisons, hélas elles sont aujourd'hui envahies par la végétation, menacées par l'avancée de l'industrialisation ; la mécanisation de l'agriculture, et la facilité des déplacements, les ont rendues inutiles.

 

Certaines ont retrouvé d'autres usages au fil du temps, abritant bien souvent les moteurs servant à l'arrosage. Nous n'avons guère de précisions quant aux aménagements intérieurs, comme par exemple l'existence de cheminées ou autres, puisqu'à la suite d'un affreux drame survenu dans les années 70, un jeune garçon a été tué par un explosif déposé dans l'une d'entre elles - personne ne se risque plus à les visiter.

 

Il en reste un peu plus d'une vingtaine dans la commune, qu'il serait intéressant de recenser : propriétaires, faites-vous connaître en mairie, pour que nous puissions les photographier. Et si vous souhaitez les restaurer, des aides peuvent être envisagées.

 

Andrée AUGER

 

photographe : DJAMAL BENZEGHIBA

Réalisation d'un documentaire sur le hameau de Coinaud - JANVIER 2020

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Réalisation d'un documentaire sur la commune -  MAI 2018

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NOVEMBRE 2018 - CENTENAIRE DE L'ARMISTICE


ville st rambert logo blason

L’HISTOIRE DE NOTRE COMMUNE : LA ROUTE, LE FLEUVE, LE TRAIN

 


Sur le grand axe nord-sud de notre pays, notre commune a une histoire étroitement liée aux hommes qui empruntèrent très tôt le fleuve qui le borde, puis la route qui le traverse, et enfin la voie ferrée qui vint un jour se loger entre les deux. De l’épopée des mariniers qui pendant des siècles utilisèrent la seule voie permettant le transport massif de marchandises, les derniers (et seuls) vestiges millénaires que comptait encore notre commune au XIXème siècle, témoignaient de leur activité dès l’époque Gallo Romaine. La Valloire, du latin « Vallis aurea » (Vallée d’or), exportait en effet son blé vers Vienne la Romaine, à partir d’un port situé au pied de l’actuelle St-Rambert d’Albon.
Parallèlement, une voie romaine, la Via Agrippa, préfigurait aussi ce que fut plus tard la route royale de Paris à la Méditerranée, jalonnée de relais de poste dont celui du comté d’Albon, au hameau de St-Rambert du Rhosne fut le vrai point de départ de notre village.

 

 

POURQUOI « ST-RAMBERT » ?

Avec St-Rambert d’Albon, Il y a en France trois autres localités répondant au nom de St-Rambert : St-Rambert l’Isle Barbe (9ème arrondissement de Lyon), St-Rambert en Bugey (dans l’Ain), et St-Just-St-Rambert sur Loire. Ces quatre villes ont comme origine commune le fait d’avoir appartenu à l’abbaye Lyonnaise de l’Isle Barbe fondée par St-Ragnebert au VIIIème siècle. Les trois autres en étaient des prieurés, dont la vocation religieuse était bien sûr assortie de celle d’exploiter des propriétés terriennes (chez nous les quartiers de Faucemagne et Fixemagne).

A la révolution, en tant que quartier d’Albon qui venaient d’être transformé en commune, St-Rambert du Rhône devint St-Rambert d’Albon. Et en 1839, de par l’importance qu’elle prenait autour de son relais de poste, St-Rambert d’Albon devint commune elle-même. Son premier maire (alors désigné par le roi) fut Jean Louis Moreau de Bonrepos.

Avec la machine à vapeur, les grandes inventions de l’époque sonnèrent le glas de batellerie halée, faisaient apparaître les premières locomotives et amenant la construction des lignes de chemin de fer. Cela n’a pas pour autant condamné la voie terrestre, qui connût au siècle dernier le développement que l’on sait, avec un axe de plus, l’autoroute !

Mais notre commune connut sa plus grande prospérité entre le XIXème et le XXème siècle. Avec dès 1855, une gare de chemin de fer qui, grâce à sa position au croisement de l'axe Nord Sud et de l'axe Est Ouest (voie de Rives) occupa jusqu’à trois cent cheminots. Avec une arboriculture florissante, (dès 1890, St-Rambert avait le plus important marché aux pêches de France) ; enfin avec une industrie très polyvalente, (Chimie, métallurgie, textile, qui attira vers notre ville des milliers d’employés venus des campagnes voisines.

Ces activités n’auraient sans doute pas connu un tel développement sans une position géographique propice au transport. Et aujourd’hui encore, alors que la plupart des activités dites de fabrication ont disparu du paysage local, celui-ci est gagné peu à peu par la logistique.

 

REPÈRES HISTORIQUES :

Époque Gallo-romaine (2ème et 3ème siècle): construction de la Via Aggripa, des installations portuaires du Cappa, commerce avec la haute vallée du Rhône

Le début du moyen âge : Après le déclin de l’Empire Romain et les grandes invasions, notre localité devient un prieuré de l’Abbaye de L’Isle Barbe, fondée par St-Ragnebert. A cette époque commence à se construire le Dauphiné.

La royauté : Après 300 ans de souveraineté, le Dauphiné finit par tomber aux mains des rois de France (le 30 mars 1349). St Rambert possédait alors plusieurs moulins (l'un d'eux est encore visible près du camping). Plusieurs péages routiers étaient établis et une forteresse était construite sur les ruines romaines à l'emplacement actuel de la Gare (Fort de Basanières). La centralisation du pouvoir royal (notamment à partir du règne de Louis XI) allait mettre fin à la toute puissance des seigneurs locaux, et les châteaux-forteresses qui surplombent la vallée du Rhône dans notre région allaient tomber un à un. Dans le même temps, avec l’avènement de la poste, les relais routiers prenaient de l’importance. Le relais de poste de St-Rambert pouvait ainsi héberger jusqu’à 27chevaux.

La révolution : Malgré les guerres de religion, les exactions et autres pillages des bandes armées ou des troupes royales, notre hameau continue de se développer tant bien que mal, et à la révolution devient un quartier de la nouvelle commune d’Albon (1793), la plus septentrionale du tout nouveau département de la Drôme.
Mais le 20 mai 1839, St-Rambert devient commune elle-même par ordonnance du roi Louis Philippe. Entre temps, elle aura connu diverses « péripéties » comme l’occupation autrichienne après Waterloo !

Le chemin de fer et les premières industries : La construction de la gare (1855) favorise l’implantation d’industries: filature, fabrique de bougies, usine de produits chimiques, tannerie, savonnerie, distilleries.

La guerre de 14-18 qui comme pour toutes les communes de France, va créer un grand vide dans de nombreuses familles. Plus de 80 noms figurent sur le monument aux morts de la commune. Auxquels sont associés celui du poète Drômois Jean Marc Bernard qui avait des attaches familiales dans notre commune. Celui du célèbre aviateur Jules Védrines, qui six mois après la fin de la guerre où il s'était illustré, s’est écrasé à St-Rambert lors d’un raid Paris-Rome, le 21 avril 1919.

La guerre de 39-45 a aussi laissé des traces douloureuses, notamment le 8 juin 1944, lors de combats de la résistance régionale à l’approche de la libération. Après le dépôt des locomotives de la Rotonde bombardé le 18 juin 1940 par l'envahisseur, la très belle gare fut à son tour incendiée en 1944 par l'occupant en fuite devant l'avancée des libérateurs de la France. Elle ne fut reconstruite qu’en 1956.


Aujourd’hui, après la période des « 30 glorieuses » où des centaines d’emplois industriels (DALAMI revêtements de sol, REVELLIN charpentes métalliques, tracteurs SABATIER) ont été crées… puis délocalisés ou détruits, notre ville se recentre sur les transports, sa vocation millénaire. L’autoroute et la station Isardrôme ont durablement marqué le paysage et l’environnement ; de nombreux entrepôts de logistique y sont largement visibles, et au milieu d’eux, quelques entreprises innovantes s’inscrivent dans un avenir économique où il y a de la place. Et il y a enfin toutes les collectivités et groupements intercommunaux au sein desquels notre commune, avec sa gare et sa proximité des grands axes ferroviaires, routiers ou portuaires entend jouer un rôle de premier plan.
Mais il y a aussi le St-Rambert qu’on habite… alors se pose plus que jamais la question de l’équilibre entre l'indispensable activité économique et la qualité de vie des habitants !







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